Patrick ROULT

Après deux décennies d’une carrière d’enseignant passionnante et passionnée, je suis entré en sport un peu comme on entre en religion, avec un engagement total, une admiration sans bornes pour les sportives et les sportifs mais aussi et surtout un regard critique permanent sur ce que j’y ai vu et je vois encore, sur ce que nous y avons fait et y faisons encore. J’emploie le « nous » ici, car le sport est par nécessité mais aussi et surtout par essence une affaire collective.

C’est le nous également qui a présidé à l’invention de l’Université Populaire du Sport. D’une idée évoquée par Benjamin Pichery il y a une dizaine d’années, et reprise régulièrement année après année, sans franchir le pas, à l’opportunité d’une année 2024 devenu année du sport « grande cause nationale » et qui m’a fait appeler Benjamin un jeudi soir pour dire à mon camarade de réflexions : « Demain nous lançons l’idée de créer cette université populaire du sport sur les réseaux sociaux, nous verrons bien si nous sommes suivis » et naturellement il a dit oui comme une évidence et nous avons été suivis au-delà de nos espérances.

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de penser le sport de manière critique et réflexive, au-delà des évidences établies. De « penser le sport pour comprendre le monde ».

Nous avons voulu créer un espace de libre parole et de questionnement sur les enjeux contemporains du sport, notamment : les limites de la performance, les dérives techno-scientifiques, les questions éthiques et morales, les dimensions sociales et politiques du sport

Nous voulons promouvoir une approche démocratique et citoyenne du sport, en favorisant le dialogue entre intellectuels, scientifiques, praticiens et pratiquants, en développant une réflexion interdisciplinaire.

Comme toutes les universités populaires, l’université populaire du sport revendique l’héritage d’une ambition d’une transformation sociale plus équitable qui remettrait l’humain au centre de son objet, le sport, contre la logique de performance pure et la marchandisation, en valorisant des dimensions comme : le jeu, le bien-être, l’épanouissement personnel ou encore une dimension éthique et inclusive

Nous voulons faire du sport un outil de compréhension sociale, de réflexion critique et d’émancipation collective.

Patrick Roult