Philippe CHARAYON

Tout jeune, j’ai préféré les vêtements amples qui satisfaisaient l’expression de ma liberté d’agir.

Bien sûr, dimanche il fallait se faire beau, engoncé, strict.

Dans ma scolarité, j’ai entretenu une affinité particulière avec l’EPS, j’ai  idéalisé le survêtement « bleu ».

J’aimais dans ces activités sportives être avec les autres, les encourager, tâcher de me montrer fort…

En Terminale, pas de parcours Sup à l’époque, mon professeur principal (agrégé de foot) me questionne : « Philippe, pour comprendre, es-tu plus attiré par l’enseignement ou par le sport ? » Ma réponse : « Par l’enseignement et, si possible, à travers les activités sportives c’est-à-dire en action ».

J’entre donc dans l’Education nationale, j’y reste toute ma carrière et la quitte professeur d’EPS l’année Covid, Liberté rime alors avec confinement.

J’ai adoré ce métier, j’y ai fait beaucoup d’expériences, J’ai rencontré des gens lumineux.

J’ai, bien entendu, poursuivi  la pratique sportive pour ma formation, ma culture personnelle et le plaisir.

J’ai pratiqué beaucoup d’activités sportives. Mouiller le maillot, mettre un dossard, ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. J’ai fini par le triathlon qui ne connaissait pas à l’époque l’engouement d’aujourd’hui.

J’ai trois enfants (8 petits enfants) que j’adore et qui sont ma richesse. Je les ai toujours emmenés dans ma pratique sportive, on pratiquait « ensemble ».

Il se trouve que ma plus jeune fille, qui montrait des capacités physiques « élevées » ainsi qu’un profil psychologique « déterminé », me dépassant bientôt  dans nos sorties, me déclare un jour, vers ses 12 ans, son intention de faire les JO en triathlon avec mon aide.

Nous en débattons longuement, très longuement, puis le matin suivant nous actons l’entraînement n°1, en route vers Londres.

Imaginez un peu le grand écart de pensée avec mes élèves de lycée PRO et le rêve d’une athlète qui se dessinait, l’aventure durera 10 ans…

Pour faire court : Dans notre campagne messimoise, nous y sommes arrivés : Sélection et Participation à Londres 2012.

Après bien des épreuves de la vie, sélection à RIO 2016, mais, hélas, blessure à trois semaines du départ.

J’ai côtoyé différents « mondes » avec leurs croyances, leurs dogmes : le haut niveau, j’ai participé et suis intervenu aux « rencontres des entraîneurs », organisées à l’Insep par la fédération. J’ai aussi côtoyé, investi dans le bénévolat, le monde des clubs, de la formation des jeunes, sans oublier la richesse du monde de l’UNSS et le sport adapté qui pointait et se faisait une place.

Rejoindre l’Université Populaire du sport c’est pour moi continuer à essayer de comprendre le monde du sport et sa place dans le monde, rencontrer, échanger, partager des idées, transformer?

Je suis, comme tous, issu d’une culture, pétri de croyances, j’ai ma vision du sport, humaniste, c’est sans doute cela qui va nous relier, mais ce point de vue ne doit pas en occulter d’autres.

Augmenter notre capacité à mettre en relief pour comprendre et choisir, si l’Université peut permettre cela… Bravo, bonne et longue route à elle.

Philippe CHARAYON